Santé

Depuis plusieurs années, le groupe de jeunes autochtones Ndima-Kali a travaillé sur les thématiques de la santé et des plantes médicinales. Par le biais de multiples sorties en forêt et d’entretiens avec les doyens et doyennes des villages, les jeunes se sont engagés à documenter sur les connaissances locales concernant la médecine traditionnelle. Ils ont accompagné en forêt ces personnes ayant les savoirs anciens, tout en les interrogeant sur les noms en BaAka et Sangha-Sangha ainsi que l’utilisation des plantes rencontrées. En outre ils ont pris des photos et consulté plusieurs soigneurs traditionnels sur les propriétés curatives de presque 40 plantes.

Ce processus a abouti sur la publication d’un livre sur les plantes. Nous espérons que ces efforts seront bénéfiques pour la population de la Réserve de Dzanga-Sangha, garantissant la transmission des connaissances ancestrales aux générations futures afin que les conditions de vie et de santé des communautés s’améliorent de manière durable. 

Ici vous pouvez consulter un extrait du livre: extrait livre. Si vous voulez voir la version complète du livre, vous pouvez nous écrire à info@ndimakali.org.

 

Témoignages des Doyens

Les jeunes ont interviewé et filmé les doyens afin d’interroger ceux-ci sur la manière dont ils avaient acquis leurs connaissances sur les plantes médicinales. Voyez les interviews suivantes:


Eto

«J’ai appris ce métier par mes parents, quand j’étais encore petite. Ma mère et mon grand-père avaient une grande connaissance en médecine traditionnelle. Quand on partait en forêt, ils m’enseignaient sur les plantes, ils me disaient «Ces plantes, tu peux aider les gens avec». Les plantes qu’on utilise pour traiter les gens ne se trouvent pas au village mais plutôt en forêt. Les connaissances sur la médecine traditionnelle peuvent se transmettre à une personne malade lorsqu’elle est soignée ou à un jeune intéressé par ce savoir. Lorsque la situation d’un malade est trop grave et qu’elle dépasse mes compétences, je le dirige vers l’hôpital. Il y a certaines maladies que l’on ne peut pas traiter avec les plantes médicinales. Mais si je trouve que la situation n’est pas grave, je dis que je peux la traiter avec les plantes de la forêt. Je pratique cela depuis 35 ans. Tout ce que je vous ai dit ici ne s’apprend pas au village mais toujours en forêt.»


Soumara

«On reconnait une personne qui connaît vraiment la médecine traditionnelle par les témoignages de ses patients. Chacun peut se rendre compte lorsque les malades sont correctement soignés par une personne du village. Il y a deux types de pratique traditionnelle: la prédiction et la diagnose profonde effectuées par les voyants, et la médecine traditionnelle réalisé par les soigneurs. Un patient peut consulter un voyant pour lui demander l’origine de sa maladie afin que celui-ci l’oriente vers un soigneur traditionnel. Parfois, certaines personnes ont la chance de cumuler ces deux types de connaissances.»


Memba

«Je soigne les gens grâce à la médecine traditionnelle. C’est ma grand-mère qui m’a appris sur les plantes médicinales. Auparavant, lorsque je partais en forêt avec elle, elle me montrait chaque feuille qu’elle cueillait ainsi que les troncs et les écorces récoltés. Je gagne ma vie grâce à cette activité. Je soigne les BaAka ainsi que les Bilo. Parfois, les gens me paient avec deux pagnes de tissus, neufs ou usés, ajoutés à une somme de 1000 CFA. J’enseigne aussi à mes enfants l’utilisation de chaque plante en fonction de la maladie déclarée, afin de transmettre mes connaissances et qu’eux aussi puissent soigner leurs enfants par la médecine traditionnelle. Le conseil que je peux donner aux jeunes est de rester toujours tout près des doyens pour qu’ils   puissent leur transmettre leurs connaissances. Une personne qui pratique la médecine traditionnelle ne doit pas penser en priorité à l’argent, mais d’abord à la santé des gens de la communauté. Quelqu’un que tu as soigné gratuitement peut un jour te rendre un service plus important que ce que tu lui as rendu.»

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